Très tôt, la passion de la course à pieds lui est venue. Lors des Jeux Olympiques de Melbourne en 1956, il eut son premier « flash ». En finale du 5 000m, le Russe Vladimir Kuts
devait littéralement écœurer le longiligne Britannique Gordon Pirie.
Cette image est restée gravée dans la mémoire de Philippe Barbier qui dès lors, fut un passionné, que dis je, un fada de la course à pieds.
Vladimir Kuts aura été en quelque sorte la première passion de Philippe Barbier pour la course à pieds et plus particulièrement de grand fond. Au point qu’avec son frère Jean-François, il devait aménager la cour de la maison familiale en une piste d’athlétisme. Il signa évidemment une licence au sein de l’Amiens Université Club puis émigra ailleurs car cet homme n’est pas un béni oui-oui.
Philippe Barbier a longtemps couru les épreuves de grand fond notamment les célèbres 100 Km du Val de Somme. Il était alors l’entraineur de Chantal Langlacé qui a connu ses heures de gloire dans les années 80. Il a ensuite enseigné l’histoire à Amiens et surtout il a fait en sorte que les jeunes pratiquent l’athlétisme.
Philippe Barbier est une sorte de dénicheur de talents.
« Je ne vais jamais chercher des athlètes confirmés et je ne m’occupe que des jeunes athlètes » a-t-il remarqué lundi sur France Bleu Picardie dans le cadre de l’émission La Tribune dont il était l’invité.
Sa notoriété est telle que récemment, il a vu débarquer un jeune athlète rwandais Jean-Pierre Mvuyekure.
« Un jour, je l’ai vu arriver dans mon groupe. Je ne le connaissais absolument pas. A part ses papiers, il n’avait rien. Tenez, pour participer au cross d’Amiens-Métropole dimanche, je lui ai acheté une paire de pointes ».
Complètement désintéressé ce Philippe Barbier qui n’aura jamais fait fortune dans son sport mais qui a un art : il sait dénicher les talents. Il a une deuxième passion dans la vie : le cyclisme. Un sport qu’il continue de pratiquer à 66 ans car dit-il « mes articulations me font trop mal et je ne peux plus courir ». Mais au-delà, Philippe Barbier sait fouiner et reconnaitre les talents comme ceux de Fanny Leleu qui est passée directement du cross au vélo. Au point qu’on se demande maintenant qu’elle a rejoint une grande structure si Fanny n’ira pas aux Jeux de Rio. « Elles a ses chances autant que Corentin Ermenault » souligne Philippe Barbier qui, depuis une vingtaine d’années commente les courses pédestres toute la saison dans les villages ; les trails et bien sûr le cross country.
Au fait, la question lui a été posée : pourquoi le cross est en perte de vitesse ?
« Parce que le Trail attire beaucoup les anonymes. Je pense que le cross sera bientôt l’apanage d’une certaine élite ».
Notre photo : Philippe Barbier aux côtés de Mathieu Dubrulle qui anime la Tribune sur France Bleu Picardie.
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